Bonjour,
deux points dans ce billet m’interpellent:
(1) la servitude volontaire: la définition de servitude est claire. Or la dépendance n’est à mon sens pas monodirectionnelle. L’entreprise dépend aussi de ses salariés. Et n’est-il pas plus agréable d’être volontaire pour avoir plaisir à faire son travail?
(2) la gestion des carrières: (i) on retrouve ce que l’on nous a martelé depuis l’enfance, à savoir qu’une belle carrière se mesure(rait) forcément par une liste de titres associés aux échelons gravis. (ii) On ressent bien la crainte de voir la population RH diminuer par la mise en place de l’EL. Il faut donc justifier de son utilité.
A mes yeux, l’entreprise collaborative n’est pas un modèle mais une philosophie. Si les intentions de ceux qui souhaitent la mettre en place ne sont pas sincèrement bienveillants mais pure manipulation, cela ne marchera pas. C’est respecter les autres comme des amis, accompagner comme un parent bienveillant. C’est du bon sens. La réduction des coûts doit être une conséquence et non un objectif. Enfin la défiance et les jeux politiques ont toujours existé, quelle que soit la stratégie managériale. C’est d’ailleurs là que je peine à croire que l’EL pourra s’étendre à la majorité des places de travail: l’homme a été éduqué pour devoir montrer sa supériorité. Cela se retrouve dans les propos de l’auteur quant à la dilution de l’expertise. Transmettre son savoir pour le bien commun mettrait en danger le poste de l’expert qui ne serait plus indispensable ni supérieur. Et la défiance est encore là! Voilà comment semer la peur de ce changement pour s’y opposer. Or nous n’avons pas les mêmes potentiels. Je ne pense donc pas que l’expert compétent a tant de souci à se faire.
Je conclurai sur une interrogation: cette méthode de l’EL ne serait-elle pas à l’entreprise ce que la pénicilline est à l’être humain? Ainsi les cibles entrent en résistance…